Le RAKU

 

                          est une technique céramique née  au 16 ème  siècle au Japon .

 

   Elle est liée à la philosophie Zen wabi qui consiste à accepter les choses telles qu'elles sont et trouver  la beauté dans la simplicité, l'imperfection, l'incomplet, l'inachevé. 

 

   Elle trouve plus précisément son origine dans la cérémonie du thé qui est une forme très poussée de culte de l'instant présent. Le but est de créer une harmonie entre le lieu, la saison, les ustensiles et les invités pour atteindre la sérénité de l'âme.

 

   Le maître de thé Sen-No Rikyu demande au potier Chojiro de réaliser dans un esprit de simplicité un bol à thé à la fois sobre et raffiné, qui évoque la nature et éveille les sens.

   Chojiro confectionne un bol modelé à la main qu'il sort du four encore brûlant, produisant ainsi de nombreuses fissures que le thé vint par la suite colorer. 

 

   Chaque pièce du potier devint ainsi une pièce unique symbolisant l'alchimie de la vie, où chaque instant est original.

 

   Chojiro fut récompensé  pour la beauté de ses  bols  par l'empereur qui lui offrit le sceau RAKU, qui devint célèbre et fût transmis à ses descendants. Il signifie " joie, spontanéité, bonheur dans le hasard".

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   Les céramistes occidentaux ont eux aussi été séduits par le charme des pièces RAKU.

Ils ont repris cette technique qu'ils ont développée en mode d'expression artistique.

 

   Aujourd'hui le RAKU regroupe un éventail de techniques qui reposent sur le principe initial du choc thermique qui produit des craquelures dans l'émail.

   Les pièces sont sorties du four très chaud ( 1000 C ° environ ) et déposées sur un combustible qui va s'enflammer et produire une fumée qui viendra révéler le jeu des craquelures en les teintant de noir.

 

   C'est donc lors de ce rapide défournement que l'aspect final de la pièce se joue,

amenant ainsi les potiers à se concentrer très intensément en cet instant puis à accepter le résultat tel qu'il est, comme nous y invite la philosophie Zen.

 

 

 

                                                                                            Sandrine  DEBIONNE